La Nouvelle Lune qui se forme dans le ciel de cette semaine nous demande de l’objectivité, du recentrage, du calme et, avant tout, du repos. Sachons prendre du recul car les énergies sont « costauds ». Conjointe à Mercure qui rétrograde, cette lunaison forme un carré avec Neptune qui sème beaucoup de confusions et empêche le discernement. Nous sommes pris au piège de nos structures mentales et émotionnelles, prisonniers de la matrice enfermante et sclérosante de nos peurs. Dans cette matrice, nos croyances et nos désirs nous dirigent, nous réagissons au quart de tour guidé.e.s par notre instinct de survie qui semble avoir activé le mode « urgence — panique à bord ».
Depuis que Mercure est rétrograde, c’est la pagaille : pannes diverses et variées, retards et bugs sont au rendez-vous et, si ce n’est pas le cas, nous courrons dans tous les sens, voulant que tout soit AB-SO-LU-MENT nickel afin de répondre aux enjeux de reconnaissance et de mérite de notre ego qui n’a de cesse de vouloir faire de nous des « monsieur et madame parfait.e.s » !
La présence de Vénus en Cancer est pourtant une tendre invitation à la douceur, elle nous montre un chemin d’acceptation, de confiance, de sérénité précieuse et ressourçante. Sachons l’emprunter en nous reliant à sa lumière enveloppante. Et, quelles que soient nos contrariétés ou peurs profondes, restons au coeur du coeur, relié.e.s à l’Amour.
Mars dans son opposition à Pluton peut faire ressortir de vieux démons, voici le passé qui revient en force… Ce qui était inaccessible à la conscience émerge sans crier gare, tel un geyser qui sort de la terre. Le refoulé s’exprime, le trop plein déborde, la colère sort, c’est puissant, sauvage, destructeur, libérateur, archaïque … C’est une opposition Mars Pluton sous fond d’éclipses et de second carré entre Saturne et Uranus… C’est vraiment très intense.
Au moment d’une éclipse, tout ce que la conscience a occulté, essentiellement pour des raisons de survie, ressort. L’alignement qui se fait entre la Lune, la Terre et le Soleil, crée une sorte de fil de tension électrique qui nous secoue la pulpe du fond. Jusqu’à en avoir la nausée, être fébrile, catastrophé.e, en faire une affaire personnelle de trop. Ces perceptions ne sont pas « vraies » mais nous les ressentons puissance 1O, alors ne faisons pas comme si elles n’existaient pas. Notre colère est légitime, nos émotions sont des messagères d’amour. Cette lunaison demande bcp de calme et de détachement. Essayons de ne pas nous faire piéger par nos mécanismes. Répétons nous que « cela aussi passera ».
Le carré entre Saturne et Uranus se reforme dès le 14 juin, il est l’aspect pivot de l’année 2021 et de ce mois de juin. Certain.e.s d’entre nous le ressentent depuis la mi-mai. Cette dissonance est source de tensions intestines. Elle nous divise et nous sépare là où nous cherchons à tout prix à avoir raison plutôt que d’être simplement heureux en lâchant prise ! Nous avons soif de liberté mais nous sommes prisonniers de nos peurs. Au fond ce carré entre Uranus et Saturne nous invite à nous délivrer de nos propres chaines. Il fait ressortir nos auto-enfermements… A nous maintenant de briser les barreaux des prisons dont nous sommes les geôliers.
Le challenge est énorme car nous sommes tellement avides de sensations que nous acceptons de dépendre de systèmes qui nous carottent et nous maintiennent dans l’illusion du « tout de suite, encore plus vite, encore plus fort ». C’est qu’il est sollicité notre système de récompense en ce moment. Entre privations durables et satisfactions éphémères, c’est le yo-yo dans nos pauvres petits cerveaux d’êtres humains sur la terre !
Pour ce second opus, Saturne est rétrograde et Uranus est conjoint à l’astéroïde Ceres. L’énergie est donc plus yin et intérieure, il nous est demandé de l’intégrer au fur et à mesure, il est question d’une assimilation brusque et lente à fois. Cela peu paraître contradictoire mais d’un côté, les prises de consciences sont brutales et nous sautent au yeux, tandis que de l’autre, nous avons besoin de temps pour digérer, prendre du recul, accepter, lâcher-prise sur ce que nous ne pouvons pas contrôler.
La conjonction Uranus Ceres nous met en lien avec un puissant archétype féminin, celui de Demeter, Ceres, la célèbre déesse des moissons, qui nous parle ici de nos moissons intérieures et de la façon nous nous sommes prêts à récolter ce que nous avons semés. Entre ombre et lumière, Ceres est un archétype en lien avec le soin, la nourriture, la régénération, les saisons, la fertilité, le pouvoir, la bonté, la générosité, le don de soi… Quel plat amer n’avons-nous pas digéré ? Quelle colère profonde ne s’est pas exprimée ? Qui avons-nous envie de tuer ?
Le plus grand défi de Ceres est d’accepter l’impermanence des choses. Ceres s’invite dans le second opus du carré Uranus Saturne pour que nous nous nourrissions de vie plutôt que de nous alimenter de regrets, de tristesse, de colères ou de rancunes. Nous avons encore bien du chemin à parcourir pour nous libérer de ce qui nous détruit intérieurement, nous avons encore tellement à apprendre à accepter l’imprévisible. Car nous ne tolérons pas que la vie ne nous obéisse pas, que les choses ne se passent pas comme nous l’avons décidé. Nous ne supportons même plus la météo lorsque celle-ci fait des caprices.
Mais nous sommes ainsi, parfaitement imparfaits, humains, contradictoires, péremptoires, déjantés le samedi soir, déprimés le dimanche soir… Prévisibles et donc manipulable. Bien sûr, nous ne sommes pas que cela, mais nous sommes encore tellement avides que nous ne cherchons peut-être pas assez à nous laisser surprendre. Et si pour une fois (et bien d’autres encore je l’espère..) nous sortions du cadre à l’occasion de cette lunaison ? Et si nous faisons quelque chose d’un peu fou, qui ne nous ressemble pas du tout mais qui au fond est peut-être vraiment nous … Car à force de répondre à des critères et de vouloir correspondre à des attentes, nous passons à côté de notre « êtreté », de notre vérité, de notre singulière beauté…
Je vous souhaite une belle lunaison peu ordinaire et follement imprévisible !
Avec amour,
Sandrine