La Nouvelle Lune du 10 juin et la puissance d’une éclipse …

La Nou­velle Lune qui se forme dans le ciel de cette semaine nous demande de l’objectivité, du recen­trage, du calme et, avant tout, du repos. Sachons pren­dre du recul car les éner­gies sont « costauds ». Con­jointe à Mer­cure qui rétro­grade, cette lunai­son forme un car­ré avec Nep­tune qui sème beau­coup de con­fu­sions et empêche le dis­cerne­ment. Nous sommes pris au piège de nos struc­tures men­tales et émo­tion­nelles, pris­on­niers de la matrice enfer­mante et sclérosante de nos peurs. Dans cette matrice, nos croy­ances et nos désirs nous diri­gent, nous réagis­sons au quart de tour guidé.e.s par notre instinct de survie qui sem­ble avoir activé le mode « urgence — panique à bord ». 

Depuis que Mer­cure est rétro­grade, c’est la pagaille : pannes divers­es et var­iées, retards et bugs  sont au ren­dez-vous et, si ce n’est pas le cas, nous cour­rons dans tous les sens, voulant que tout soit AB-SO-LU-MENT nick­el afin de répon­dre aux enjeux de recon­nais­sance et de mérite de notre ego qui n’a de cesse de vouloir faire de nous des « mon­sieur et madame parfait.e.s » ! 

La présence de Vénus en Can­cer est pour­tant une ten­dre invi­ta­tion à la douceur, elle nous mon­tre un chemin d’acceptation, de con­fi­ance, de sérénité pré­cieuse et ressourçante. Sachons l’emprunter en nous reliant à sa lumière envelop­pante. Et, quelles que soient nos con­trar­iétés ou peurs pro­fondes, restons au coeur du coeur, relié.e.s à l’Amour. 

Mars dans son oppo­si­tion à Plu­ton peut faire ressor­tir de vieux démons, voici le passé qui revient en force… Ce qui était inac­ces­si­ble à la con­science émerge sans crier gare, tel un geyser qui sort de la terre. Le refoulé s’exprime, le trop plein débor­de, la colère sort, c’est puis­sant, sauvage, destruc­teur, libéra­teur, archaïque … C’est une oppo­si­tion Mars Plu­ton sous fond d’éclipses et de sec­ond car­ré entre Sat­urne et Uranus… C’est vrai­ment très intense. 

Au moment d’une éclipse, tout ce que la con­science a occulté, essen­tielle­ment pour des raisons de survie, ressort. L’alignement qui se fait entre la Lune, la Terre et le Soleil, crée une sorte de fil de ten­sion élec­trique qui nous sec­oue la pulpe du fond. Jusqu’à en avoir la nausée,  être fébrile, catastrophé.e, en faire une affaire per­son­nelle de trop. Ces per­cep­tions ne sont pas « vraies » mais nous les ressen­tons puis­sance 1O, alors ne faisons pas comme si elles n’existaient pas. Notre colère est légitime, nos émo­tions sont des mes­sagères d’amour. Cette lunai­son demande bcp de calme et de détache­ment. Essayons de ne pas nous faire piéger par nos mécan­ismes. Répé­tons nous que « cela aus­si passera ». 

Le car­ré entre Sat­urne et Uranus se reforme dès le 14 juin, il est l’aspect piv­ot de l’année 2021 et de ce mois de juin. Certain.e.s d’entre nous le ressen­tent depuis la mi-mai. Cette dis­so­nance est source de ten­sions intestines. Elle nous divise et nous sépare là où nous cher­chons à tout prix à avoir rai­son plutôt que d’être sim­ple­ment heureux en lâchant prise ! Nous avons soif de lib­erté mais nous sommes pris­on­niers de nos peurs. Au fond ce car­ré entre Uranus et Sat­urne nous invite à nous délivr­er de nos pro­pres chaines. Il fait ressor­tir nos auto-enfer­me­ments… A nous main­tenant de bris­er les bar­reaux des pris­ons dont nous sommes les geôliers. 

Le chal­lenge est énorme car nous sommes telle­ment avides de sen­sa­tions que nous accep­tons de dépen­dre de sys­tèmes qui nous carot­tent et nous main­ti­en­nent dans l’illusion du « tout de suite, encore plus vite, encore plus fort ». C’est qu’il est sol­lic­ité notre sys­tème de  récom­pense en ce moment. Entre pri­va­tions durables et sat­is­fac­tions éphémères, c’est le yo-yo dans nos pau­vres petits cerveaux d’êtres humains sur la terre !   

Pour ce sec­ond opus, Sat­urne est rétro­grade et Uranus est con­joint à l’astéroïde Ceres. L’énergie est donc plus yin et intérieure, il nous est demandé de l’intégrer au fur et à mesure, il est ques­tion d’une assim­i­la­tion brusque et lente à fois. Cela peu paraître con­tra­dic­toire mais d’un côté, les pris­es de con­sciences sont bru­tales et nous saut­ent au yeux, tan­dis que de l’autre, nous avons besoin de temps pour digér­er, pren­dre du recul, accepter, lâch­er-prise sur ce que nous ne pou­vons pas con­trôler. 

La con­jonc­tion Uranus Ceres nous met en lien avec un puis­sant arché­type féminin, celui de Deme­ter, Ceres, la célèbre déesse des moissons, qui nous par­le ici de nos moissons intérieures et de la façon nous nous sommes prêts à récolter ce que nous avons semés. Entre ombre et lumière, Ceres est un arché­type en lien avec le soin, la nour­ri­t­ure, la régénéra­tion, les saisons, la fer­til­ité, le pou­voir, la bon­té, la générosité, le don de soi… Quel plat amer n’avons-nous pas digéré ? Quelle colère pro­fonde ne s’est pas exprimée ? Qui avons-nous envie de tuer ?  

Le plus grand défi de Ceres est d’accepter l’impermanence des choses. Ceres s’invite dans le sec­ond opus du car­ré Uranus Sat­urne pour que nous nous nour­ris­sions de vie plutôt que de nous ali­menter de regrets, de tristesse, de colères ou de ran­cunes. Nous avons encore bien du chemin à par­courir pour nous libér­er de ce qui nous détru­it intérieure­ment, nous avons encore telle­ment à appren­dre à accepter l’imprévisible. Car nous ne tolérons pas que la vie ne nous obéisse pas, que les choses ne se passent pas comme nous l’avons décidé. Nous ne sup­por­t­ons même plus la météo lorsque celle-ci fait des caprices. 

Mais nous sommes ain­si, par­faite­ment impar­faits, humains, con­tra­dic­toires, péremp­toires, déjan­tés le same­di soir, déprimés le dimanche soir… Prévis­i­bles et donc manip­u­la­ble. Bien sûr, nous ne sommes pas que cela, mais nous sommes encore telle­ment avides que nous ne cher­chons peut-être pas assez à nous laiss­er sur­pren­dre. Et si pour une fois (et bien d’autres encore je l’espère..) nous sor­tions du cadre à l’occasion de cette lunai­son ? Et si nous faisons quelque chose d’un peu fou, qui ne nous ressem­ble pas du tout mais qui au fond est peut-être vrai­ment nous … Car à force de répon­dre à des critères et de vouloir cor­re­spon­dre à des attentes, nous pas­sons à côté de notre « êtreté », de notre vérité, de notre sin­gulière beauté… 

Je vous souhaite une belle lunai­son peu ordi­naire et folle­ment imprévis­i­ble ! 

Avec amour, 

San­drine